Les orchidées de Rhodes et Lesbos

Attention, cette article date de plus de 10 ans. La classification ainsi que d’autres informations ont pu évoluer.

La première partie de ce compte-rendu présente une synthèse des observations faites à l’occasion d’un voyage que nous avons effectué du 1er au 9 avril 2007 sur l’île de Rhodes.
La deuxième partie, consacrée à l’île de Lesbos, est le fruit d’un deuxième voyage effectué par Marinette et Roger Lecomte du 12 au 22 avril 2008.

D’abord, un peu de géographie pour vous situer ces deux îles. Elles sont toutes deux très proches de la Turquie : Rhodes au sud et Lesbos au nord, cette dernière étant beaucoup moins connue et moins touristique. Ce sont les plus grandes îles grecques après la Crète et Eubée.

L’île de Rhodes

Rhodes est une île d’environ 80 km par 30, composée de deux massifs montagneux : le Profitis Ilias (718m) et le mont Attaviros (1215m), le point culminant.
La capitale, Rhodes ou Rodos, compte 67 000 habitants soit les deux tiers de la population de l’île. C’est ici que fut construit le Colosse, une des 7 merveilles du monde qui s’effondra lors d’un tremblement de terre ; il n’en reste rien !

Les autres villes les plus importantes sont Lindos avec sa citadelle au centre-est, Laerma et Kattavia.
Les zones où nous avons plus particulièrement prospecté sont la région de Profitis Ilias (forêt), la zone entre Apollona et Laerma, les sites de Laerma à Profilia, les environs de Lardos (où nous étions basés pendant la plus grande partie du séjour) et enfin la région de Kattavia au sud.

La ville de Rhodes est très agréable avec sa cité médiévale entourée de remparts, son port, ses fontaines, ses rues étroites et calmes, ses petites places, et ses chats ! Sinon elle ne serait pas grecque !

Lindos est une ville toute blanche, sans voiture, abritée de la mer et dominée par l’acropole. L’arrière-pays est sauvage, pratiquement inhabité. Nous avons eu la chance d’y être au moment des Pâques orthodoxes et d’assister, un soir, à une de leurs processions.

Les sites qui ont attiré notre attention : les oliveraies plus ou moins anciennes, particulièrement riches en orchidées et leurs abords, des zones plus sauvages et caillouteuses vers le sud.

L’île de Rhodes compte environ 60 espèces d’orchidées. Lors de notre séjour, nous en avons observées un peu moins de 50 dont une majorité appartient au genre Ophrys.
Pour la plupart, ces espèces sont endémiques de méditerranée orientale, c’est-à-dire de la région qui s’étend en gros de la Grèce continentale à la Turquie. Sur le terrain, nous avons pu identifier sans trop de difficultés la plupart des espèces, à l’exception de certains taxons du groupe fusca qui, ici comme ailleurs, demeure un groupe particulièrement ardu avec des descriptions qui ne sont pas toujours homogènes d’un auteur à l’autre.
Nous allons décrire successivement les Pseudophrys, les Euophrys puis quelques OrchisAnacamptis et Serapias.


Ophrys iricolor

C’est un Ophrys relativement abondant sur l’île de Rhodes.
La fleur est grande avec un labelle relativement plat, de teinte brun foncé à l’aspect velouté et muni d’une belle macule bleue parsemée de tiretets et taches violettes.
Une des caractéristiques d’iricolor, par rapport à d’autres espèces proches, est que le dessous du labelle est rouge.

Ophrys blitopertha

C’est un Ophrys relativement localisé et rare, qui fleurit de fin mars à début mai.
La plante est de petite taille, grêle. Le labelle de la fleur est plat, en forme d’éventail, délimité par une marge jaune prononcée.
La macule est délimitée à son sommet par un étroit omega.

Ophrys persephonae

C’est un Ophrys très localisé et rare.
Il ressemble à blitopertha dont il se distingue toutefois par une floraison plus précoce, un aspect plus robuste et un labelle plus convexe. La macule est d’un bleu brillant. Il affectionne aussi les zones ombragées alors que blitopertha se trouve plutôt en milieu ouvert.

Ophrys phryganae

C’est une espèce assez répandue sur le pourtour méditerranéen, de l’Italie jusqu’en Turquie.
Il ressemble à Ophrys lutea que l’on rencontre dans nos régions. La plante est grêle avec des fleurs de petite taille. Le labelle, genouillé à la base, lui confère une forme cambrée caractéristique.

Ophrys sicula

Cette espèce, qui fut d’abord décrite en Sicile, accompagne souvent l’Ophrys phryganae dont elle est proche.
Les principales différences se situent au niveau du labelle, qui ne présente pas de cambrure à la base. Le port des fleurs est également différent puisque celles-ci sont disposées à l’horizontale voire légèrement inclinées vers le haut.

Ophrys omegaifera

Ophrys omegaifera est localisée essentiellement au niveau des îles de la mer Egée.
C’est une plante haute et robuste, à fleurs de taille moyenne dont le labelle en forme de gant de boxe est muni à sa base d’une macule brillante terminée par un large omega (d’où son nom).
Autre caractéristique : la pilosité dense et brunâtre qui orne le sommet du labelle.

Ophrys cinereophila

Ophrys cinereophila est assez répandu sur l’île de Rhodes.
C’est une plante de petite taille dont les fleurs sont également petites (labelle entre 8 et 11 mm). Le labelle est genouillé à la base ce qui lui donne une forme cambrée caractéristique.
On trouve cet Ophrys un peu partout dans les maquis, phryganes et bois clairs.

Ophrys parvula

Voici une des rares espèces endémiques de l’île de Rhodes.
C’est une plante grêle aux fleurs de petite taille avec un labelle court, au relief marqué à la base. La cavité stigmatique est proportionnellement plus large. Les sinus qui séparent les lobes latéraux du lobe médian sont profonds. La macule qui atteint les sinus présente une teinte bleutée brillante et est parcourue par un large sillon.

Ophrys leucadica ?

C’est une espèce qui nous a posé problème du fait de sa variabilité et des confusions possibles avec l’Ophrys attaviria qui va suivre. La plante est robuste avec des fleurs de taille moyenne et dont le labelle présente à sa base des reliefs plus ou moins marqués, une macule bleutée, bissectée par un large sillon brun.
Les photos présentées semblent correspondre à ce type, mais il pourrait aussi s’agir d’hybrides avec attaviria ou d’une autre espèce.

Ophrys attaviria

Ophrys attaviria est plus tardive d’environ 2 semaines.
Le labelle de la fleur est plus ou moins plan, de couleur brune, sauf au niveau de la macule qui, elle, est d’un bleu luisant. Le labelle est bordé d’une fine marge rougeâtre ou jaunâtre. Les exemplaires que nous avons observés vers le 8 avril correspondent aux toutes premières fleurs de cet Ophrys.

Ophrys speculum orientalis

Ophrys speculum est une espèce largement répandue sur le pourtour méditerranéen.
Il est facilement identifiable par son labelle bleu bordé d’une frange de cils. La sous-espèce orientalis, qui est présente sur l’île de Rhodes, est légèrement différente du type speculum. Elle s’en distingue par des teintes plus foncées (presque noir) à la base du labelle. Les quelques exemplaires que nous avons trouvés étaient malheureusement en fin de floraison.

Ophrys regis-ferdinandii

Ce bel Ophrys qui fait partie du groupe speculum est assez largement répandu sur l’île de Rhodes.
La plante est plutôt grêle, les fleurs plus petites avec un labelle étroit muni de deux lobes latéraux en forme de bras.

Ophrys rhodia

Cette espèce est principalement localisée dans le bassin Egéen et bien représentée à Rhodes qui lui a donné son nom.
C’est une plante robuste mais portant des fleurs de petite taille, au labelle scolopaxoïde muni d’une macule complexe occupant presque toute sa surface.

Ophrys oestrifera

C’est une espèce de méditerranée orientale, assez répandue sur ses aires de localisation.
C’est une plante élancée portant des fleurs de taille moyenne au périanthe rose. Le labelle, à l’aspect scolopaxoïde, est muni de gibbosités longues et effilées.

Ophrys polixo

Ophrys polyxo est une espèce qui a été décrite récemment (en 2005) et qui correspond au taxon scolopaxoïde de taille moyenne, globuleux et aux gibbosités moins longues que sur oestrifera ou cornutula.
Des confusions sont possibles avec heldreichii, voire avec calypsus qui est représenté sur la planche suivante.

Ophrys calypsus

C’est une plante de taille petite et grêle, mais portant des fleurs plutôt grandes, au périanthe rose. Le labelle de teinte brun clair revêt une forme quadrangulaire, globuleuse au centre, les bords sont plus ou moins nettement rabattus. La macule s’étend presque jusqu’à l’appendice, ce qui permet de le distinguer d’autres Ophrys du même groupe, comme episcopalis.

Ophrys dodekanensis

Autre espèce endémique de l’île de Rhodes où elle est répandue et abondante sur certaines stations.
C’est une plante à floraison précoce, de petite taille, à l’aspect trapu et portant de petites fleurs. Elle se distingue des autres espèces du même groupe par un périanthe rabattu en arrière, une cavité stigmatique large, et un champ basal allongé.

Ophrys reinholdii

C’est une des plus belles espèces de méditerranée orientale, assez répandue sur ses aires de localisation.
C’est une plante haute munie de fleurs au périanthe rose-pourpre parfois lavé de vert. Le labelle brun noirâtre à l’aspect velouté est nettement trilobé. Il est muni d’une macule plus ou moins complexe, dont les limites blanchâtres contrastent avec la teinte foncée du labelle.

Ophrys reinholdii formes atypiques

C’est une espèce particulièrement photogénique, avec un labelle dont le dessin évoque parfois des masques africains.
Voici quelques images qui illustrent la variabilité de cette espèce avec des exemplaires au périanthe vert, blanc et rose-rouge.

Hybrides d’Ophrys reinholdii

Parmi le peu d’hybrides observés sur l’île, voici un individu que nous pensons être hybridé avec Ophrys cretica subsp. beloniae qui appartient aussi au groupe reinholdii, très belle espèce présente à Rhodes, mais que nous n’avons pas pu observer car sa floraison était terminée.

Ophrys reinholdii
Ophrys cretica beloniae
 x reinholdii
Ophrys cretica 
subsp. beloniae

Voici un autre hybride, cette fois-ci avec dodekanensis.

Ophrys reinholdii
Ophrys dodekanensis
reinholdii
Ophrys dodekanensis
Ophrys lucis

Ophrys lucis est localisée sur quelques îles égéennes dont Rhodes, où elle est relativement rare.
C’est une plante assez vigoureuse, munie de fleurs au périanthe rose pale. Le labelle, entier, présente une teinte brun-orangé. Il est muni d’une macule bleu grisâtre en forme plus ou moins d’écusson et comporte un appendice court et pointu.

Ophrys ferrum-equinum

Voici une autre très belle espèce de méditerranée orientale, assez répandue.
C’est une plante trapue, munie de fleurs aux couleurs vives. Le labelle possède une teinte brun pourpre d’aspect velouté. Il est entier avec une macule en forme plus ou moins de H ou de fer à cheval, puisque c’est cette caractéristique qui lui a donné son nom.

C’est une espèce très photogénique, que nous avons beaucoup photographiée.

Ophrys mammosa

C’est une plante robuste et haute, pouvant atteindre jusqu’à 70 cm. Elle est fréquente sur Rhodes.
Les fleurs au périanthe vert largement lavé de pourpre présentent un labelle entier de teinte brun-noirâtre et porte une macule constituée de deux bandes parallèles ou en forme de H.

Ophrys tenthredinifera villosa

C’est une plante petite et trapue portant des fleurs de taille moyenne au périanthe rose vif d’aspect globuleux.
Le labelle est très coloré, et délimité par une large marge jaunâtre dotée d’une forte pilosité. La variété villosa se caractérise par des fleurs plus petites, des épaulements plus carrés et des gibbosités plus prononcées.
Lors de notre séjour, nous n’avons observé qu’un seul pied en fin de floraison (photo de gauche). La photo de droite a été prise en Crète en 2003.

Ophrys candica

C’est une espèce dont l’aire de répartition s’étend de l’Italie jusqu’en Anatolie.
Elle est localisée et rare sur ses stations. C’est une plante grêle portant des fleurs au périanthe blanc ou rosé. Le labelle brun clair a une forme plus ou moins quadrangulaire. La macule, qui s’étend de la base jusqu’au milieu du labelle, a un aspect marbré et comporte un large liseré blanchâtre.

Hybride Ophrys candica x oestrifera

Nous avons pu observer un individu hybride entre Ophrys candica et Ophrys oestrifera.

Ophrys candica
Ophrys candida x 
oestrifera
Ophrys oestrifera
Ophrys episcopalis

C’est une plante très répandue en Crète et rare sur ses autres aires de localisation.
Elle est assez robuste, avec des fleurs de grande taille au périanthe rose vif. Le labelle de la fleur est de forme quadrangulaire aux bords plutôt étalés, à la teinte brun pourpre et muni d’une macule s’étendant jusqu’à la moitié du labelle, ce qui permet de la différencier de calypsus.

Ophrys heterochila

Enfin pour clore cette série des Ophrys de Rhodes, voici Ophrys heterochila qui est une espèce relativement rare et localisée.
La plante est élancée, grêle, avec des fleurs de petite taille au périanthe blanc ou rosé légèrement rabattu vers l’arrière qui rappelle un peu dodekanensis. Le labelle présente une forme plus ou moins quadrangulaire, brun clair et est muni d’une macule en forme de X ou de H.

Orchis anatolica

Orchis anatolica est assez rare sur ses aires de localisation.
C’est une plante élancée avec une inflorescence lâche. Le labelle de la fleur est trilobé, de couleur rose plus pâle que le périanthe. Le centre du labelle est blanchâtre, maculé de ponctuations roses. La fleur est munie d’un long et fin éperon orienté vers le haut.

Orchis italica

Voici une espèce très répandue, que l’on peut observer sur une large zone qui va de l’Italie (d’où elle tire son nom) jusqu’en Anatolie, et dont la floraison peut s’étaler de février à mai, selon les régions.
C’est une plante haute et robuste à l’inflorescence en épis, relativement dense. La fleur présente une teinte rose-violacé, avec des pièces florales effilées. Le labelle présente en son centre une teinte plus claire, ponctuée de taches violettes.

Anacamptis papilionacea heroica

Anacamptis papilionacea est une espèce du pourtour méditerranéen, que l’on peut aussi observer en France.
C’est une plante trapue aux grandes fleurs de teinte rose violacé, présentant des stries sur toutes les pièces florales. Le labelle est entier, concave et en forme d’éventail (ou de papillon). La variété heroica, que l’on peut observer sur le bassin égéen, se caractérise par une inflorescence plus courte et un labelle plus finement maculé.

Anacamptis sancta

C’est une espèce de méditerranée orientale, rare et localisée, fleurissant d’avril à mai.
On a eu la chance de voir les premiers pieds en début de floraison. C’est une plante haute et élancée, portant des fleurs en épis. Le périanthe de la fleur est en forme de casque de couleur rose, lavé de vert. Le labelle est trilobé, de couleur rose plus soutenu.

Hybride Anacamptis coriophora x sancta

Anacamptis sancta est souvent accompagné sur ses aires de localisation par Anacamptis coriophora fragans, qui lui est proche et que l’on peut observer en France. Nous avons pu observer quelques pieds hybrides entre les deux espèces.

Anacamptis sancta
Anacamptis coriophora
fragans x sancta
Anacamptis coriophora
fragans
Serapias bergonii

Enfin, pour finir avec les orchidées de Rhodes, 3 espèces de Serapias.
Tout d’abord, le Serapias bergonii, qui est très répandu sur Rhodes. Il se caractérise par des fleurs moyennes dont l’épichile (partie visible du labelle) est de 12-18 mm. Les fleurs sont orientées en oblique, l’épichile est systématiquement rabattu en arrière.
Exemplaire albinos.

Serapias parviflora

Le Serapias parviflora que l’on peut observer sur une large zone qui va de l’atlantique à l’Est de la méditerranée.
Par comparaison avec bergonii, le Serapias parviflora présente des fleurs nettement plus petites (épichile 6-10 mm). Il s’agit d’une espèce autogame.

Serapias orientalis carica

Le Serapias orientalis, avec ici sa variété carica, qui est plus trapu avec des fleurs grandes et de couleur plus foncée. C’est une espèce que l’on peut trouver au sud-ouest de la Turquie et sur les îles de Lesbos, Samos, Rhodes et dans les Cyclades.

Quelques fleurs de Rhodes

L’île de Lesbos

Lesbos est une île d’origine volcanique d’environ 80 km par 40. Elle possède deux golfes pratiquement fermés : le golfe de Kallonis et le Golfe de Geras, qui sont propices à l’observation des oiseaux, en particulier pendant les périodes de migration.
Lesbos comporte trois zones montagneuses, les principales étant le mont Lepetymnos au nord et le mont Olympe au sud. Les deux monts culminent à environ 960 m et il y a débat sur le plus haut sommet de l’île.
La capitale, Mitylène, compte environ 36000 habitants soit les deux tiers de la population de l’île.
Les principales zones où nous avons prospecté sont : la zone de Andissa (non loin de la fameuse forêt pétrifiée, estimée à 20 millions d’années), la zone de Kalloni (où nous étions basés), assez pauvre en orchidées, la zones de Lambou Mili, et enfin toute la zone du Mont Olympe au centre sud de l’île, zone la plus riche en orchidées.
A Lesbos, nous avons observé une quarantaine d’orchidées, dont beaucoup sont communes avec celles de Rhodes.

Avant de vous montrer des fleurs, quelques images de Lesbos. D’abord une église typique, celle de Sigri à l’ouest de l’île.
Des petits ports de pêche sur le golfe de Kallonis, et à Sigri.
Un joli bouquet d’ Orchis laxiflora vu dans un café de Lambou Mili, où il y en avait sur chaque table.
Puis une scène typique et pas si rare de la vie à la campagne à Lesbos.

Deux autres petits ports de pêche : celui de Mythimna avec ses poulpes que l’on fait sécher au soleil, et celui de Skala Sikaminias au nord.
Deux monastères : Moni Limonos et Moni Ypsilou.
Enfin un exemple d’arbre fossilisé de la forêt pétrifiée.

A Lesbos, nous avons observé une quarantaine d’orchidées, beaucoup sont communes avec celles de Rhodes.
Je vais maintenant vous montrer celles vues seulement à Lesbos.

Ophrys bucephala

Une première orchidée, assez fréquente sur Lesbos. Il s’agit d’Ophrys bucephala, du groupe umbilicata.
Plante assez trapue à périanthe vert, avec sépale dorsal rabattu sur le gynostène. Elle a un labelle très convexe et globuleux au centre presque totalement occupé par la macule.

Ophrys umbilicata

On a ici l’Ophrys umbilicata, deuxième plante du groupe.
Cette plante a des sépales blanchâtre à rosâtre, les pétales légèrement rosés. Elle est aussi généralement plus précoce.

Ophrys lesbis

Nous passons maintenant à l’Ophrys lesbis du groupe argolica comme lucis que l’on a vu à Rhodes précédemment.
Ophrys lesbis est localisé et rare. IL ressemble beaucoup à lucis, mais a un labelle entier, trapéziforme arrondi, alors qu’il est trilobé à la base chez lucis et a des gros pseudo-yeux bruns cerclés plus ou moins de grisâtre.

Ophrys ceto

Un autre ophrys, je pense qu’il s’agit d’Ophrys ceto (aussi dénommé Ophrys bremifera par certains) du groupe oestrifera.
Ophrys ceto se caractérise par des sépales dressés ou rabattus en arrière, de couleur généralement rose à lilas foncé, un labelle scolopaxoïde avec des lobes latéraux toujours courts et un appendice important tridenté.

Ophrys cornutula

Un autre Ophrys du groupe oestrifera, il s’agit de l’Ophrys cornutula.
Plante à labelle scolopaxoïde, avec des lobes latéraux effilés et souvent aussi longs que le labelle, glabres en dedans. Un gros plan de cornutula qui met bien en valeur les caractéristiques des lobes latéraux

Ophrys minutula

Enfin, un dernier Ophrys du groupe oestrifera que l’on trouve en quantité à Lesbos, il s’agit de l’Ophrys minutula.
C’est une plante grêle à petites fleurs, avec des sépales à nervure centrale verte, étalés et rabattus en arrière. Elle a un labelle scolopaxoîde, trilobé à lobes latéraux courts, sa cavité stigmatique est claire.
La floraison est assez tardive.

Ophrys homeri

Un autre ophrys, l’Ophrys homeri du groupe heldreichii comme calypsus vu à Rhodes.
Fleur avec un labelle profondément trilobé et globuleux, bords du labelle brun rougeâtre à largement jaunâtre et pilosité sub-marginale complète. Macule assez largement bordée de jaune verdâtre.
La floraison est assez tardive.

Neotinea tridentata

Nous quittons les Ophrys pour passer à un Neotinea, le Neotinea tridentata, vu en grande quantité à Lesbos et qui a donné son nom au groupe qui contient aussi lactea et conica.
La base des sépales ne comporte pas de vert comme chez lactea et conica, les sépales formant un casque lancéolé.

Anacamptis collina

Ici, nous avons Anacamptis collina du groupe papillionacea, largement répandu sur le pourtour de la Méditerranée, mais assez rare sauf en Crète et Malte où il est abondant. Sa caractéristique est son éperon sacciforme.

Orchis quadripunctata

Un autre Anacamptis, l’Anacamptis quadripunctata du sous-groupe anatolica que l’on a trouvé en tapis denses dans d’anciennes oliveraies.
Son éperon est très allongé et fin au sommet, les lobes latéraux du labelle sont quadrangulaires.
Sur ces vues, on voit assez bien les quatre points du labelle qui lui ont valu son nom.

Comperia comperiana

Une orchidée du genre Himantoglossum, le Comperia comperiana ou Himantoglossum comperianum.
Cette plante est très rare et menacée en particulier en Turquie par la récolte du salep. Nous en avons trouvés quelques pieds, mais sa floraison est tardive et ils n’étaient qu’en boutons.
Voici ce qu’on aurait pu voir quinze jours plus tard. Sa particularité est son labelle à lobes latéraux et lobes secondaires du lobe médian longuement filiformes.

Platanthera holmboei

Une autre plante localisée et rare de l’Anatolie, à floraison tardive, qui n’était qu’en boutons fin avril, le platanthera holmboei.
Ce qu’on aurait pu voir quinze jours plus tard. Ses loges polliniques sont divergentes comme notre chlorantha, mais les fleurs sont entièrement vertes.

Quelques fleurs de Lesbos

Pour finir cette présentation, je voudrais vous monter quelques fleurs caractéristiques de Lesbos ainsi qu’un joli papillon.
D’abord l’Anagyris foetida, plante toxique aussi appelée le bois puant a cause de son odeur désagréable quand on le broie ou qu’on le coupe.
L’Ornithogalum nutans, le Coronilla cretica, un très grand papillon de nuit, le Saturnia pyri, et Trifolia angustifolium.
Une autre série de fleurs caractéristiques de Lesbos. Un très joli coquelicot à taches noires, le Papaver virshowi, une pivoine, le Paeonia maculataTulipa aegensis et le Fritillaria pontica, plante des Balkans.

Pour finir, une plante originaire de l’est de l’Europe (Caucase) et présente en Turquie et Syrie, le Rhododendron lutea.
Lesbos est probablement le point le plus à l’ouest où on le trouve à l’état sauvage. Il est maintenant vendu en jardinerie.

D’autres orchidées de Rhodes et Lesbos

Les photos qui suivent illustrent d’autres orchidées de Rhodes et de Lesbos que nous n’avons pas vues ou qui n’ont pas été détaillées plus haut.

Les auteurs

Marinette et Roger LECOMTE, Elizabeth et Jean-Luc ROUX

Documents de références

  • L’Orchidophile n°163
  • Les Naturalistes Belges volumes 86 et 87
  • http://www.guenther-blaich.de
  • http://www.ophrys.be/rhodes.htm
  • http://www.pharmanatur.com/Orchidees_de_Rhodes.htm
  • http://www.europorchid.de
Kreutz
Kretschmar
Delforge
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