Attention, cette article date de plus de 10 ans. La classification ainsi que d’autres informations ont pu évoluer.

Plusieurs espaces de culture cohabitent :
Installations
Autour des fenêtres

Deux fenêtres dans la salle à manger orientées au sud-est, avec un mur de maison en face à 2,5 m, ce qui empêche la lumière du soleil direct.
Culture TC ( 15-28°C ).
Ici sont placées les espèces aimant la lumière, celles qui préfèrent un écart des températures jour / nuit ( Brassia, Cattleya ) sont collées à la vitre et, un peu plus en retrait, celles qui aiment une température plus uniforme ( Dendrobium, Miltonia ).
Une fenêtre dans le bureau, orientée au nord-est, avec un mur de maison en face à 3 m, ce qui donne une lumière peu élevée.
Culture TC ( 15-28°C ).
Ici sont placées des espèces peu gourmandes en lumière ( Paphiopedilum, Ludisia ).
Une fenêtre dans le hall d’entrée, orientée au sud-est, avec un mur de maison en face à 2,5 mètres, ce qui empêche la lumière du soleil direct.
Culture F ( 6-20°C ).
Ici, sont placées les espèces moins frileuses aimant la lumière ( Dendrobium, Cymbidium ).
Sur l’aquarium

Un aquarium de 120 litres encastré dans le mur de la salle à manger et éclairé par deux ampoules de 40 watts, laisse un vide au-dessus de lui de 1,00 m x 0.30 m x 0.40 m.
Culture TC ( 15-28°C ).
L’aquarium n’étant pas fermé, ça donne une humidité élevée dans ce coin. Ici, je place des miniatures montées en épiphyte.
Les panneaux de culture

Je me suis fabriqué des panneaux en plexiglas, encadrés en bois (tasseaux de 3 cm x 3 cm), avec une gouttière fermée en bas pour récupérer l’eau d’arrosage en trop. Ensuite, j’ai placé une couche de mousse dans la moitié basse du panneau et recréé un treillis en fil de fer par-dessus pour retenir la mousse et accrocher les orchidées.
Ce système me permet, en remplissant d’eau la gouttière, de maintenir la mousse humide par capillarité ainsi qu’une bonne humidité ambiante autour des panneaux.
Un panneau de culture dans la salle à manger, éclairé par deux ampoules de basse consommation, produit une lumière de qualité acceptable pour la plupart des orchidées pas trop gourmandes en lumière ( des Phalaenopsis et des Paphiopedilum dans la partie la plus éloignée de la lumière et des miniatures un peu plus gourmandes sur la partie haute du panneau ). Culture TC (15-28°C).
Un panneau dans le hall d’entrée, éclairé par un tube fluorescent, produit une lumière de qualité moyenne. Culture F (8-20°C). Ici, je place ma collection d’orchidées froides pas gourmandes en lumière.
Culture en extérieur
Toutes mes orchidées, à l’exception des Phalaenopsis et autres espèces aimant une chaleur uniforme sans grands écarts de température, sont placées à l’extérieur sous une haie de pruniers orientée au sud-est. Les orchidées froides sortent dès que les pruniers débourrent leurs feuilles, entre le 25 avril et le 15 mai selon les années, les orchidées tempérées et tempérées-chaudes ne sortent qu’après le 20 mai.
Toutefois, je garde à l’intérieur les orchidées en fleur et celles qui ont déjà démarré leurs tiges florales pour ne pas perdre la floraison à cause d’un changement trop brusque de température.
Les orchidées aimant la lumière sont placées côté sud-est de la haie. Elles reçoivent la lumière directe du soleil jusqu’à 11h du matin. Les orchidées qui préfèrent une lumière plus tamisée sont placées côté nord-ouest, elles reçoivent la lumière directe du soleil à partir de 19h du soir.
Les pruniers sont des plantes autochtones qui calent leur cycle biologique au climat de la région dans lequel ils se trouvent. Le débourrement de leurs feuilles indique l’arrivée de la bonne saison et leur chute l’arrivée des gelées, ce qui me permet d’anticiper les saisons et m’indique naturellement le moment de sortir ou rentrer mes orchidées.
Leur seul inconvénient, c’est la chute des fruits mûrs qui dure plus d’un mois. Le sol est tapissé de prunes qu’il faut ramasser régulièrement pour qu’elles ne pourrissent pas sur place, ce qui engendrerait des problèmes sanitaires.
La serre
J’ai construit une serre pour mes orchidées avec du matériel de récupération, à l’exception de l’ossature en bois. Ma serre est d’une superficie de 6 m x 2,5 m., dont un sas de 2 m x 2,5 m, ce qui me laisse un espace de 4 m x 2,5 m pour placer mes orchidées. La hauteur est de 2,6 m à l’avant et de 2,3 m à l’arrière. Elle est chauffée actuellement par un petit poêle à bois, mais elle devrait évoluer vers le solaire dans un futur proche.
Ma serre n’est pas finie, mais mes besoins d’espace pour cultiver mes orchidées m’ont conduit à la rendre fonctionnelle pour cet hiver.
Je n’ai pas encore assez de recul pour pouvoir vous parler de façon concrète de son fonctionnement, je laisse ça pour une autre fois, mais je vais quand même vous parler de sa construction.
Elle est montée sur huit poutres en bois de 10 cm x 10 cm posées sur huit pierres scellées au sol. Ces poutres sont reliées entre elles, en haut et en bas, par d’autres poutres de même dimension. Le toit est fait de poutrelles de 6 cm x 8 cm posées sur le champ et espacées de 40 cm entre elles, le tout recouvert par de la volige puis d’un plastique de serre et enfin une couche de terreau de 5 cm sur lequel j’ai placé des mottes d’herbe.
Le résultat, c’est un toit prairie de belle allure et qui constitue par la même occasion un très bon isolant. Sur la façade, orientée plein sud, j’ai construit un mur en torchis paille de 80 cm de hauteur, pour qu’il serve de masse d’inertie, et j’ai laissé dépasser un avant-toit de façon qu’aux heures chaudes de la journée, le soleil ne tape pas directement sur les vitres.
Sur la façade arrière, j’ai construit aussi un mur en torchis paille, mais cette fois de 180 cm de hauteur et j’ai laissé dépasser un arrière toit pour placer une dalle de récupération d’eau de pluie qui sert à l’arrosage des orchidées. Toutes les autres surfaces de la serre sont vitrées par des portes ou des fenêtres de récupération.
Coût total de la serre, moins de 1.000 euros de matériel acheté. Après calfeutrage et doublure des parties vitrées de la serre avec du papier bulle, le résultat est déjà très intéressant, je garde en moyenne 6°C de plus qu’à l’extérieur sans utiliser le poêle.
Construction du mur en torchis paille
Pour que le torchis tienne, j’ai installé un treillis en bambou dans les emplacements prévus pour les murs en torchis paille. Le torchis est constitué d’un tiers d’eau, un tiers paille et d’un tiers terre, que j’ai récupérée dans le jardin. La terre de mon jardin étant très argileuse, je n’ai pas eu besoin de rajouter d’autres éléments.
Le torchis ainsi fabriqué a été place de côté et d’autre du treillis, ce qui fait une épaisseur de 10 cm. Ensuite j’ai recouvert ce torchis par un enduit en chaux et terre du jardin à parts égales, ce qui assure une étanchéité suffisante pour que les murs ne se désagrègent pas avec l’eau de la pluie ou celle des arrosages.
Emménager
Notes de culture
Température
La température de culture à l’intérieur est gérée en hiver par un chauffage électrique à basse température, situé au sol de la maison. Il est réglé entre 15°C et 19°C de mi-novembre à mi-avril. La température en été reste comprise entre 18°C et 28°C.
Le hall d’entrée n’est pas chauffé, la température est de 6°C par temps froid à 22°C par temps chaud ( espace idéal pour la culture des Masdevallia, Dracula, Pleurothallis et autres orchidées du genre ). Les orchidées qui sont dehors à la belle saison sont gérées par la nature à laquelle je fais confiance.
Lumière
Dans le chapitre précédent, j’ai déjà fait mention de la lumière que je procure à mes orchidées. Je suis conscient qu’elle est insuffisante dans l’intérieur de la maison pour une partie d’entre elles, ce qui explique des échecs subis en floraison avec certaines espèces qui en sont gourmandes, et ça malgré le fait qu’elles passent une partie de l’été dehors.
Toutefois, comme il se passe dans la nature, elles prospèrent et font des nouvelles pousses en attendant de bonnes conditions de lumière.
Ventilation
Dans la maison en hiver, il est difficile de bien ventiler les orchidées. Pour ce fait, je compense en gardant mes orchidées peu arrosées. Évidemment, je remplace les arrosages par des vaporisations plus fréquentes en milieu de journée quand la température extérieure me permet d’ouvrir les fenêtres pendant deux ou trois heures. Dans le hall d’entrée, la température étant tres basse en hiver, je n’arrose que rarement à l’exception des Masdevallia et autres orchidées de ce genre qui aiment être tout le temps humides. Là aussi, je fais attention de les laisser sécher d’avantage quand la température est très basse. À l’extérieur, c’est encore une fois de plus la nature qui s’en charge.
Humidité
J’ai déjà fait allusion dans le chapitre précédent aux astuces employées à l’intérieur à ce sujet, donc je ne reviendrai pas là-dessus, par contre en extérieur, pendant les chaleurs estivales, la nature ne suffit pas cette fois-ci.
Pendant les arrosages d’été, je fais bien attention de bien mouiller le sol sur lequel se trouvent mes orchidées. Je n’hésite pas à habiller de mousses les orchidées qui risquent le plus d’être dérangées par la sécheresse puisqu’elles sont bien ventilées dehors. Par contre, je les déshabille au moment de les rentrer. J’installe aussi des fougères sur certaines orchidées qui me servent de repère pour savoir si l’humidité est suffisante puisqu’elles sont plus sensibles et se froissent quand l’air est trop sec.
Je ne commets pas l’erreur de faire ça avec des Cattleya et autres orchidées de ce genre parce qu’elles ne le supporteraient pas bien. Par contre, je place des lichens qui, en devenant cassants, me préviennent d’un manque d’humidité trop important.
Arrosage
Les arrosages sont toujours l’une des actions les plus délicates de la culture des orchidées. Nul ne serait capable de donner des conseils généraux à ce sujet, il est nécessaire d’agir au cas par cas, donc pour cela une connaissance approfondie de chaque orchidée est indispensable. Cela peut vous paraître quelque peu utopique, mais la diversité que l’on connaît chez les orchidées rend la question difficile.
Moi, je procède par observation de mes orchidées et j’agis en fonction de leurs réactions. En tout cas, certaines règles sont assez faciles à comprendre. Je donne toujours de l’eau de pluie à mes orchidées, exception faite en extérieur où mes orchidées sont déjà arrosées assez souvent par la pluie et où j’utilise l’eau de mon puits qui est de très bonne qualité.
Une orchidée en pot est deux fois moins arrosée qu’une plante en épiphyte, celle-ci, ayant ses racines en l’air, sèche plus rapidement. Par contre, une plante en pot craint davantage l’excès d’arrosage, ses racines compressées dans le pot ne sèchent pas assez vite, ce qui nécessite une surveillance très étroite au risque de perdre sa plante.
Moi je préfère de loin la culture en épiphyte, il est vrai que ça demande plus d’arrosage et d’humidité ambiante, mais esthétiquement je trouve ça plus beau et ce type de culture se rapproche plus de la nature de la plante. Il va de soi qu’une orchidée terrestre doit être cultivée en pot.
Engrais
Les orchidées sont des plantes qui se nourrissent avec parcimonie, surtout les espèces épiphytes. Elles n’aiment guère les engrais chimiques et je ne les utilise point, car ils sont mortels pour mousses, lichens et autres plantes que je cultive avec mes orchidées. Toutefois certains nutriments leur sont nécessaires pour bien se développer.
Dans la nature, les épiphytes se contentent des nutriments contenus dans l’eau de pluie, agrémentés de quelques feuilles qui se décomposent autour de leurs racines et d’occasionnelles fientes d’animaux. Les rares engrais que j’utilise sont naturels et je me les procure dans la nature. Pour les épiphytes qui passent la belle saison dehors, point de vrais engrais, je laisse à la nature le soin de s’en occuper.
Pour celles d’intérieur et les terrestres, je ramasse de l’humus de feuilles pendant mes sorties champignons. Cet humus se présente en forme de boules noires toutes tortillées, que les vers de terre sortent à la surface pendant les pluies. Je le saupoudre sur les racines des épiphytes d’intérieur et je surface les pots des terrestres.
Maladies et parasites
Mes orchidées sont rarement atteintes de maladies, à l’exception des nouvelles acquisitions. Là non plus, je n’utilise pas de produit chimique, en général le système immunitaire de la plante isole la maladie dans l’une de ses parties que j’élimine par la suite.
Toutefois, j’aide mes orchidées à se renforcer pour mieux lutter contre parasites et champignons.
Pour les parasites animaux, j’utilise, surtout au printemps, du purin d’ortie dilué à 5 % dans l’eau d’arrosage avec des bons résultats généraux (il y a toujours un problème avec les limaces, mais je tolère car ce n’est jamais dramatique) et pour les champignons, surtout à l’automne, du purin de prêle dilué lui aussi à 5 % dans l’eau d’arrosage (très efficace pour les plantes en pot, car depuis que je l’utilise, point de dégât de ce coté là).
Expositions et floraisons d’Eloy-Abel













































































