Le genre Dendrochilum

Attention, cette article date de plus de 10 ans. La classification ainsi que d’autres informations ont pu évoluer.

Généralités

Carl Blume a décrit le genre en 1825. Celui-ci appartient à la sous-famille des Epidendroideae, tribu des Coelogyneae, sous-tribu des Coelogyninae.
C’est un des plus grands genres avec 270 espèces décrites à ce jour.
Depuis quelques années, il est devenu populaire auprès d’un grand nombre de producteurs car ils se sont rendu compte qu’il a de multiples qualités recherchées par les amateurs :

  • La majorité des espèces est de culture facile.
  • Une fois bien installées, elles poussent vite.
  • Elles prennent peu de place car la plupart sont des plantes aux pseudobulbes resserrés.
  • Elles se cultivent en serre fraîche ou tempérée et sont tolérantes aux écarts de température.
  • Elles sont intéressantes même non fleuries car leur feuillage est varié et toujours « propre ».
  • La palette des couleurs est assez variée : toutes les nuances de blanc, jaune, rouge et vert..

Les prix n’atteignent jamais des sommets !

Malgré toutes ces qualités, le genre Dendrochilum est encore peu représenté dans les collections et c’est bien dommage. Sur les 270 espèces décrites, moins de trente sont aujourd’hui disponibles dans les nurseries et, précision supplémentaire, elles sont assez souvent mal étiquetées.

L’aire de répartition est très vaste puisqu’elle couvre presque toute l’Asie du Sud-Est jusqu’à la Nouvelle-Guinée. Les plantes sont plus particulièrement abondantes aux Philippines (93 espèces), Bornéo (68 espèces) et Sumatra (61 espèces).
La plupart des espèces poussent seulement dans une vallée ou sur un flanc de montagne, et on en trouve du niveau de la mer à plus de 3 000 m. Seule exception à la règle, le Dendrochilum longifolium, que l’on trouve de la Birmanie à la Nouvelle-Guinée.
Beaucoup d’espèces sont limitées à des zones fraîches, dans des forêts de montagnes humides, ce qui explique la grande diversité entre espèces natives des Philippines, Bornéo ou Sumatra et donc la grande quantité d’espèces endémiques.
Elles sont en général épiphytes ou lithophytes, aucune espèce décrite n’est terrestre.

Morphologie

Plantes sympodiales avec un rhizome rampant qui porte de façon manifeste des pseudobulbes soit en groupe serré soit, à l’inverse, très éloignés les uns des autres (Dendrochilum aurantiacum), chacun portant une seule feuille.

  • Pseudobulbe : d’insignifiant à 10 cm avec toutes les formes possibles : aplati, rond, en forme de poire.
  • Feuilles : de l’herbe à chat (Dendrochilum tenellum) à la belle feuille lancéolée (Dendrochilum magnum).
  • Inflorescence : elle naît toujours à l’apex du pseudobulbe, même s’il n’est pas toujours évident quand elle apparaît, que le pseudobulbe soit développé ou encore au stade rudimentaire, que la feuille qui l’entoure soit entièrement développée ou encore au stade d’ébauche.
Fleurs

Ces plantes sont couramment appelées « orchidées chaînes » car les fleurs sont très nombreuses et le plus souvent rangées en ligne comme des maillons.
Les fleurs ont rarement plus de 2 cm mais elles sont toujours produites à profusion.

Culture

La plupart des espèces étant des plantes de montagne, elles ont besoin d’humidité constante et élevée, de beaucoup d’air frais en mouvement, d’un ombrage moyen (70 à 80 % pour la plupart), d’un milieu poreux mais capable de retenir l’humidité et de températures comprises entre 4 et 30°C.
Personnellement, je les installe l’hiver dans la pièce la plus fraîche de l’appartement et de mai à octobre sur des étagères dans la cour de l’immeuble.
Les bacs sont tapissés de feutre horticole et les pots installés dessus.

  • Compost : pour bien fleurir, ces plantes préfèrent être à l’étroit et un rempotage tous les 2 ans est suffisant. Pour les grandes plantes, j’utilise un compost de granulométrie moyenne, fine pour les petites, le mélange des deux pour les plantes moyennes. J’ai adopté le mélange suivant, dont je suis très satisfaite : 80 % d’écorce, 10 % de perlite, 10 % de sphaigne hachée.
  • Humidité et arrosage : ces plantes apprécient des arrosages quotidiens et vaporisations en été, un arrosage hebdomadaire en hiver, en bref, elles veulent un milieu humide mais pas mouillé, d’où l’intérêt du feutre horticole. De nombreuses espèces émettent de nouvelles pousses roulées « en cornet » ; attention à ne pas laisser stagner de l’eau à l’intérieur sous peine de les voir pourrir (et l’inflorescence avec …)
  • Engrais : les spécialistes préconisent une dose par semaine l’été, mais personnellement, j’utilise très peu d’engrais pour mes Dendrochilum car j’ai remarqué qu’ils ne l’appréciaient pas particulièrement.
  • Ennemis : comparés à d’autres genres, ils n’ont pas beaucoup d’ennemis : pas d’escargots ni de limaces pour dévorer les jeunes pousses et les fleurs, jamais de pucerons, seulement des cochenilles farineuses.
Les Dendrochilum les plus cultivés
  • Dendrochilum abbreviatum (Bl. 1825)

Java, pas très commun, habituellement épiphyte, forêts primaires (700 à 2 000 m) – pseudobulbes oblongs, vert foncé, longues feuilles 30-35 x 3cm – inflorescence 25-30 cm naissant sur pseudobulbe non développé, 30 fleurs vert pâle.

  • Dendrochilum arachnites (Reichb. 1882)

Philippines (600 à 2 300 m) – pseudobulbe plissé, ellipsoïdal, feuilles rubanées, 10-16 x 2cm – inflorescence plus longue que la feuille – fleurs jaunâtres, odeur douce et discrète.

  • Dendrochilum bicallosum (Ames 1907)

Philippines (300 à 830 m), épiphyte – racines longues et branchues, pseudobulbe un peu fusiforme de 3 cm, feuilles lancéolées, 10 cm x 3 cm – inflorescence de 20 cm, pendante, fleurs roses sans parfum.

  • Dendrochilum coccineum (HA Pedersen & Gravendeel 2004)

Nouvelle espèce découverte au tournant du millénaire (1999 ou 2000) dans un lot de Dendrochilum importés des Philippines par des nurseries hollandaise ou/et allemande. Origine précise et habitat inconnus.

  • Dendrochilum cobbianum (Reichb. f. 1880)

Pousse sur les rochers des îles des Philippines (1 400 à 2 400 m) – épiphyte ou lithophyte, pseudobulbe 6-8 cm, feuille 17 x 2.5 cm – inflorescence de 40 cm, étirée, retombante – fleurs blanches ou vert pâle, labelle orangé, parfumées, floraison automne à hiver – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum convallariaeforme (Schauer 1843)

Philippines – épiphyte, forêts moussues (300 à 1 900 m) – plante en touffe, pseudobulbes 4 cm, feuilles jusqu’à 30 cm – inflorescence pendante, 30 cm, beaucoup de fleurs (6 mm) – floraison fin automne à hiver – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum convallariaeforme var. minor
  • Dendrochilum cootesii (H. A. Pedersen)

Espèce décrite en 1997 – Philippines (1200 à 2250 m), pousse sur la mousse recouvrant les arbres – plante en touffe avec pseudobulbes 5 cm; feuilles de 10 cm – inflorescence arquée ou pendante peut mesurer 13 cm, fleurs 6 mm, floraison fin automne à hiver – culture en serre tempérée fraîche.

  • Dendrochilum cornutum (Bl. 1825)

Pousse sur les rochers des îles des Philippines (1 400 à 2 400 m) – épiphyte ou lithophyte, pseudobulbe 6-8 cm, feuille 17 x 2.5 cm – inflorescence de 40 cm, étirée, retombante – fleurs blanches ou vert pâle, labelle orangé, parfumées, floraison automne à hiver – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum curranii (Ames 1908)

Philippines – épiphyte, forêts moussues (300 à 1 900 m) – plante en touffe, pseudobulbes 4 cm, feuilles jusqu’à 30 cm – inflorescence pendante, 30 cm, beaucoup de fleurs (6 mm) – floraison fin automne à hiver – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum filiforme (Lind. 1840)

Philippines (600 à 2 250 m), épiphyte, pousse en forêt – plante en touffe, pseudobulbes de 3 cm – inflorescence pendante, 30 cm, nombreuses fleurs jaune pâle (6 mm), floraison: été à hiver – culture en serre tempérée, très tolérante à des températures plus élevées.

  • Dendrochilum fuscum Teijsm. & Binn.

Philippines – petite plante, pseudobulbes minuscules, feuilles rubanées, très raides – inflorescence dressée, fleurs blanches parfumées, floraison en automne/hiver.

  • Dendrochilum glumaceum (Lindl. 1841)

Bornéo et Philippines (2 300 m),épiphyte – plante en touffe, pseudobulbes de 3 cm, feuilles de 30 cm avec le pétiole – inflorescence gracieusement arquée peut mesurer 40 cm, fleurs blanches (2 cm), floraison épisodique toute l’année – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum javieriense

Philippines (1 800 à 2 400 m), épiphyte, sur arbres couverts de mousse – pseudobulbes assez rapprochés et mesurant 4 cm de long; feuilles étroites et coriaces (18 cm) – inflorescence arquée, 20 cm, apparaît avec la nouvelle pousse, couverte de fleurs serrées (12 mm), floraison hivernale – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum longifolium (Reichb.f. 1856)

Espèce la plus répandue (Birmanie, Malaisie, Singapour, Sumatra, Java, Bornéo, Célèbes, Nouvelle Guinée, îles Salomon, sud Philippines), épiphyte ou sur rochers jusqu’à 2 200 m, plante en touffe assez robuste, pseudobulbes ovoïdes 9 cm; feuille solitaire 45 cm – inflorescence dressée aussi longue que les feuilles puis retombante, jusqu’à 80 fleurs, vert pâle avec labelle sépia très variable selon l’origine – culture en serre tempérée.

  • Dendrochilum longiscapum (Ames 1908)

Philippines (jusqu’à 1 700 m) – pseudobulbes fusiformes, 6 cm, recouverts de bractées brunes, feuilles lancéolées 14 x 2 cm – pédoncule floral 20 cm, fleurs (3 à 4 mm), jaune verdâtre.

  • Dendrochilum latifolium (Lindl.1843)

Epiphyte. Pseudobulbe d’environ 4cm. Feuilles lancéolées, 24cm de long, effilées à l’extrémité, pétiole fin, 10cm de long. Inflorescence mince, plus longue que les feuilles, 16cm de long, bractées en forme de coin, pointue. Fleurs presque blanches, en 2 rangs sur le racème. Philippines, de 300 à 1000 m d’altitude.

  • Dendrochilum magnum (Reichb. 1861)

Philippines, forêts moussues (1 600 à 2 000 m), épiphyte – pseudobulbes piriformes (3 cm), feuilles larges, L:45/55 cm, l:5/10 cm – inflorescence 30 cm, grandes fleurs, vertes à brun pâle, très parfumées.

  • Dendrochilum tenellum (Nees et Meyen 1907)

Philippines – feuillage terete, donne une apparence de plante grasse qui en fait une plante spécimen spectaculaire.
Fleurs blanches, 2 mm.


Ecrit par Marie-Claude Vignolles

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